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Pourquoi le yoga était traditionnellement secret

Porte vers le yoga secret

Le yoga le plus puissant était traditionnellement tenu secret. Les textes anciens insistent sur l’importance du secret — allant parfois jusqu’à affirmer que les pratiques perdent leur efficacité lorsqu’elles sont révélées ouvertement. Pourquoi encourager le secret ? À quoi sert-il concrètement ? Et à partir de quand le secret devient-il un problème ? Cet article examine les bénéfices et les limites du secret dans le yoga.

Pas un mystère, mais un contexte

Le yoga est souvent présenté comme une pratique « secrète », « cachée » ou « réservée aux initiés ». Cette idée traverse aussi bien les textes traditionnels que les discours contemporains. Aujourd’hui encore, la notion de secret est fréquemment romantisée et mystifiée : pour certains, elle confère profondeur, authenticité, voire sacralité. À l’inverse, d’autres y voient une forme d’abus, de contrôle ou de manipulation spirituelle.

L’objectif de cet article est d’explorer pourquoi la notion de secret a existé, comment elle a fonctionné concrètement dans l’histoire du yoga, et dans quels cas elle s’est révélée utile — ou, au contraire, problématique.

L’hypothèse centrale est simple : le yoga n’a pas été « secret » pour une seule raison. La confidentialité des pratiques répondait à des enjeux multiples — pratiques, pédagogiques, sociaux et psychologiques.

La notion de secret inscrite dans les textes du Hatha Yoga

Dans les textes sanskrits du Hatha Yoga, la notion de secret est fréquemment présentée comme cruciale, au point que la puissance des pratiques semble en dépendre. Pourtant, ce secret n’implique presque jamais une dissimulation totale. Les pratiques ne sont pas cachées entièrement : elles sont mentionnées, nommées, parfois décrites — mais rarement expliquées de manière complète. 

Les textes classiques regorgent d’injonctions explicites :

  • « sans guru, cette pratique est dangereuse »
  • « ceci ne doit pas être révélé à tous »
  • « ces enseignements doivent être gardés secrets »

« La connaissance du Hatha doit être tenue dans le plus grand secret par les yogis qui aspirent à l’accomplissement. Tenue secrète, elle est vigoureuse, mais révélée, elle devient sans vigueur. »

Hatha Yoga Pradipika 1:11

Ces avertissements ne concernent pas des techniques anodines. Au contraire, les pratiques sont présentées comme puissantes, transformatrices, parfois même déstabilisantes. Pourtant, les instructions restent souvent volontairement lacunaires. Les gestes sont esquissés, les effets annoncés, mais les modalités concrètes — rythme, intensité, durée, conditions de pratique — demeurent dans l’ombre.

De ce point de vue, les textes de Hatha Yoga fonctionnent moins comme des manuels que comme des promesses. Ils signalent l’existence d’un savoir sans en livrer pleinement l’accès. Le message implicite est clair :

le texte atteste de la puissance de la pratique ; l’accès réel passe par un guru.

« Seule la connaissance communiquée par la bouche du guru est puissante et efficace ; autrement, elle devient sans fruit, sans force et très douloureuse. »

Siva Samhita 3:11

Cette structure produit une forme de secret par incomplétude. Le savoir n’est pas absent, mais volontairement insuffisant pour être mis en œuvre sans accompagnement direct.

L’exception de l’Amritasiddhi

L’Amritasiddhi, généralement considéré comme le plus ancien texte du Hatha Yoga, constitue une exception remarquable. Contrairement aux traités ultérieurs, il propose des instructions souvent plus explicites, plus techniques, et nettement moins entourées de discours sur le secret ou la rétention du savoir.

La pratique y est décrite avec une précision inhabituelle, sans insistance particulière sur la dissimulation, l’initiation ou les dangers d’une transmission non contrôlée. Le contraste avec des textes plus tardifs, comme la Hatha Yoga Pradipika ou la Gheranda Samhita, est frappant : ceux-ci multiplient au contraire les avertissements, les omissions volontaires et les appels à une transmission réservée.

Cette évolution soulève une question essentielle : si le secret constituait un principe fondamental du yoga, pourquoi apparaît-il de manière si atténuée dans ses formulations les plus anciennes ?

De bonnes raisons pour lesquelles le yoga a été tenu secret

Regardons maintenant plus précisément les raisons pour lesquelles le yoga a été un secret. Dans de nombreux cas, la rétention de certaines techniques répondait à des raisons concrètes, liées à la sécurité, au contexte social et à la pédagogie.

Sécurité physique et psychologique

De nombreuses pratiques du Hatha Yoga impliquent des éléments potentiellement déstabilisants.

Le danger ne réside pas tant dans la pratique elle-même que dans une mauvaise compréhension ou une intensité inadaptée. Sans cadre, sans progression et sans supervision, ces techniques peuvent provoquer des déséquilibres physiques ou psychologiques réels.

Dans ce contexte, le secret fonctionne comme un filtre de sécurité : il limite l’accès à ceux qui disposent déjà d’une base suffisante et d’un environnement stable.

Stabilité sociale et monastique

Dans les contextes monastiques traditionnels, la cohérence collective était une nécessité pratique. Les communautés reposaient sur des rythmes partagés, une discipline commune et un certain nivellement des états énergétiques et émotionnels. Or, certaines pratiques yogiques — en particulier celles qui stimulent fortement le système nerveux ou l’énergie — peuvent rendre les pratiquants très indépendants, agités ou difficiles à contenir dans un cadre collectif.

Le yogi et chercheur en bouddhisme tibétain Ian Baker rapporte qu’au cours d’une conversation, le Dalaï-Lama lui a expliqué que le secret avait historiquement aussi joué un rôle dans la préservation de la stabilité monastique. Selon lui, certaines pratiques ne pouvaient être largement diffusées sans risquer de perturber l’équilibre de la vie communautaire. Il souligne toutefois que ce qui relevait autrefois d’une protection nécessaire peut aujourd’hui devenir un obstacle à la transmission, voire conduire à la disparition de certains savoirs.

Cette réalité trouve aussi des échos dans l’expérience contemporaine. Lors de mon séjour à l’ashram de Swami Janakananda, celui-ci racontait l’histoire d’un enseignant résident qui pratiquait intensément le Kriya Yoga. Son niveau d’énergie était devenu si élevé et difficile à canaliser qu’il « bourdonnait comme une mouche dans une boîte », perturbant involontairement la vie quotidienne des autres résidents. Le problème n’était pas la pratique en elle-même, mais son intensité dans un cadre qui exigeait stabilité et retenue.

Si vous souhaitez mieux comprendre le Kriya Yoga tel qu’il est transmis par Swami Satyananda, cet article propose une présentation détaillée.

Gestion des attentes

Les expériences les plus marquantes sont souvent celles auxquelles on ne s’attend pas. Beaucoup l’ont vécu au cinéma : les films qui surprennent le plus sont souvent ceux dont on n’a vu ni bande-annonce ni critique, ceux abordés sans anticipation particulière. L’absence d’attente laisse de la place à l’expérience elle-même.

Il en va souvent de même avec le yoga et la méditation. Lorsqu’un pratiquant débute sans idées préconçues, sans objectifs précis ni promesses de résultats, l’expérience peut se révéler étonnamment profonde dès les premières séances. Dans le milieu des enseignants de yoga, on parle parfois de « chance du débutant » : cette disponibilité mentale, libre d’attentes, favorise une qualité de présence difficile à retrouver par la suite.

À l’inverse, un excès de savoir préalable, d’opinions ou de récits spectaculaires peut rigidifier l’expérience. L’esprit compare, attend, évalue — et ce faisant, bloque souvent ce qui pourrait émerger spontanément.

Dans ce contexte, le secret joue un rôle pédagogique. En l’absence de promesses explicites, de résultats garantis ou de discours exaltés, l’élève est invité à pratiquer sans projection excessive. Cela réduit le saisissement mental — l’avidité, la quête d’effets, l’attente de pouvoirs ou de transformations rapides.

Protection contre le jugement 

De nombreuses techniques yogiques paraissent étranges, absurdes, voire moralement douteuses lorsqu’elles sont sorties de leur contexte : respirations inhabituelles, gestes internes, rétentions, visualisations ou pratiques corporelles intimes.

Sans compréhension incarnée, ces pratiques sont facilement ridiculisées, mal interprétées ou rejetées. Le secret agit alors comme un tampon : il protège les techniques d’un regard extérieur qui n’en possède ni l’expérience ni les clés de lecture.

Motivation, engagement et appartenance

La rareté et la confidentialité renforcent l’engagement. Une pratique difficile d’accès demande du temps, de la discipline et de la persévérance. L’effort investi prend du poids.

Le secret crée aussi un sentiment d’appartenance. Être initié à une pratique peu diffusée renforce la motivation et la continuité. On n’apprend pas seulement une technique, on entre dans une lignée ou un cadre de transmission.

Cette dynamique soutient une pratique sérieuse et durable, en donnant du sens à l’engagement et en favorisant la constance dans le temps.

« Soit tu parles de la pratique, soit tu la fais »

Dans l’ashram de Swami Janakananda, il était explicitement déconseillé de parler des pratiques avancées ou des expériences intérieures entre pratiquants. En cas de difficulté ou de question, on pouvait s’adresser directement à lui — mais pas comparer, commenter ou partager librement ses expériences avec les autres. La raison était simple : éviter la comparaison, la jalousie, l’imitation mentale et la tentative de reproduire des états vécus par autrui.

Dans cette perspective, le secret fonctionne comme une forme de retenue. Parler excessivement de la pratique, l’expliquer ou la commenter, déplace l’attention hors de l’expérience elle-même. Les mots remplacent alors l’action ; l’analyse prend la place de l’engagement direct.

L’attitude de Swami Janakananda

Swami Janakananda formulait cela de manière très directe : soit tu fais la pratique, soit tu parles de la pratique. Selon lui, partager — et plus encore exhiber — des expériences intérieures les modifie. Elles perdent leur intimité, leur justesse, parfois même leur force. Dans certains cas, on risque de les « perdre » en les objectivant trop tôt.

Cette attitude rappelle celle que l’on retrouve dans certaines disciplines d’élite. Les forces spéciales, comme les Green Berets américains, sont parmi les soldats les plus compétents au monde, mais aussi parmi les plus discrets. Leur culture interne valorise la retenue, la modestie et l’absence de mise en scène. La valeur n’est pas mesurée par le récit, mais par l’action.

Dans le yoga, cette forme de secret protège la pratique contre une dérive fréquente : l’exhibition spirituelle. Elle rappelle que ce qui compte n’est pas ce qui peut être raconté, mais ce qui est réellement vécu, intégré et incarné.

Une image d'un sentier en forret.
Le chemin est visible, mais l’engagement reste exigeant.

Les zones d’ombre de la notion de secret

Le secret n’a pas toujours servi la sécurité ou la transmission. Dans certains contextes, il a aussi permis des dérives structurelles : concentration du pouvoir, absence de vérification, et modifications silencieuses de pratiques présentées comme immuables.

Pouvoir, contrôle et asymétrie du savoir

Lorsque l’accès au savoir est strictement contrôlé, une forte asymétrie s’installe entre l’enseignant et l’élève. Le détenteur de la pratique devient l’unique référence, ce qui peut :

  • Renforcer la dépendance à l’autorité
  • Limiter la possibilité de questionnement
  • Réduire la responsabilité et la transparence

Dans ces conditions, la fidélité à une lignée peut parfois primer sur l’honnêteté pédagogique. Le secret ne protège plus la pratique, mais l’autorité qui la transmet.

Modifier les pratiques sans que cela soit visible

Un autre effet plus du secret est la liberté qu’il offre de modifier les techniques sans que cela soit immédiatement détectable. Une transmission exclusivement orale, sans référentiel accessible, complique toute évaluation de la fidélité d’une pratique à sa forme antérieure.

Le chercheur indépendant et pratiquant de Kriya Yoga Ennio Nimis a documenté ce phénomène en montrant que plusieurs enseignants seniors de lignées se réclamant de Lahiri Mahasaya enseignaient en réalité des versions sensiblement différentes du Kriya Yoga, tout en affirmant transmettre une méthode inchangée. Ses travaux mettent en évidence un écart parfois important entre le discours de pureté et la réalité des pratiques transmises.

Un cas souvent cité concerne Paramahansa Yogananda, l’auteur du fameux Autobiographie  d’un Yogi. Bien que la continuité et la pureté du Kriya Yoga aient été centrales dans son enseignement public, les techniques qu’il transmit différaient sur plusieurs points de celles qu’il avait lui-même reçues. Ces différences, lorsqu’elles ont été étudiées et comparées plus tard, ont provoqué de vives tensions au sein de son organisation, précisément parce que le récit officiel reposait sur l’idée d’une transmission intacte.

Ce type de situation montre que le secret peut fonctionner comme un écran : non pas pour préserver une tradition inchangée, mais pour permettre des évolutions sans discussion ouverte.

Ces écarts ne relèvent pas uniquement de l’histoire ou de cas documentés. Ils apparaissent également dans des réseaux contemporains auxquels j’ai moi-même accès. Ayant accompagné des élèves passés par différentes branches actuelles du Kriya Yoga de Lahiri Mahasaya, j’ai constaté des divergences techniques substantielles.

Pourquoi le yoga est public aujourd’hui — et ce qui a changé

Pour comprendre pourquoi le yoga est largement public aujourd’hui, il faut distinguer entre des formes de pratique très différentes, qui n’ont jamais occupé la même place dans l’histoire de la transmission yogique.

Le yoga postural n’a jamais vraiment été secret

Aujourd’hui, alors que le yoga est omniprésent, on peut se demander ce qu’il est advenu de ce principe ancien de secret. En réalité, une grande partie du yoga postural visible aujourd’hui n’a jamais été secrète. Ce yoga « public » est en grande partie une construction moderne, influencée par la gymnastique occidentale autant que par certaines postures issues du Hatha Yoga.

À l’inverse, les pratiques plus avancées n’étaient pas tenues secrètes par simple choix idéologique, mais parce qu’elles sont, par nature, difficiles à transmettre à grande échelle. Elles exigent du temps, un cadre stable, une progression suivie et souvent un environnement spécifique — des conditions qui restent aujourd’hui encore difficiles à réunir.

Accessibilité de l’information ≠ accessibilité de la pratique

Il est vrai que l’on peut désormais trouver sur Internet des instructions détaillées pour presque toutes les pratiques yogiques, y compris les plus avancées. Livres, programmes et vidéos décrivent avec précision ce qui était autrefois réservé à une transmission directe. Cela ne signifie toutefois pas que ces pratiques soient devenues réellement accessibles.

Dans les faits, lorsqu’une transmission profonde a lieu aujourd’hui, elle se déroule le plus souvent dans des cadres proches de ceux du passé : retraites prolongées, environnements protégés, engagement soutenu et continuité de pratique.

Cette réalité est également soulignée par le chercheur en méditation avancée Mathew Sachet, qui observe lors d’un podcast que la méditation avancée se déploie le plus souvent en contexte de retraite. Ce constat rejoint les résultats de recherches menées sur les retraites de yoga et de méditation, lesquelles montrent que ces cadres — par la durée, la continuité et l’intensité de la pratique — ouvrent l’accès à un spectre de l’expérience yogique difficilement atteignable dans des formats ordinaires.

Ainsi, même rendus publics, les anciens secrets du yoga demeurent largement inopérants sans l’investissement personnel qu’ils exigent. Le coût en temps, en discipline et en engagement reste si élevé que la grande majorité des pratiquants ne s’y engage jamais pleinement. À ce titre, le yoga avancé demeure secret — non par dissimulation, mais par exigence.

À retenir

  • Le yoga n’a pas été « secret » pour une raison unique, mais pour un ensemble de facteurs pratiques, pédagogiques, sociaux et psychologiques.
  • Dans les textes du Hatha Yoga, le secret fonctionne souvent par incomplétude : les pratiques sont mentionnées, mais rarement suffisamment expliquées pour être mises en œuvre sans transmission directe.
  • La confidentialité a souvent servi de dispositif de sécurité, limitant l’accès à des techniques potentiellement déstabilisantes sans cadre, progression ou supervision adéquats.
  • Le secret a aussi joué un rôle dans la gestion des attentes et de l’engagement : pratiquer sans promesses explicites favorise une expérience plus directe et moins projective.
  • Cependant, la rétention du savoir a parfois permis des dérives d’autorité, des asymétries de pouvoir et des modifications silencieuses de pratiques présentées comme immuables.
  • Aujourd’hui, le yoga avancé n’est plus réellement secret par dissimulation, mais par exigence : temps, discipline, cadre et engagement restent les véritables filtres de l’accès.

FAQ – Le yoga et la notion de secret

Pas au sens d’un savoir totalement caché ou interdit. Historiquement, de nombreuses pratiques étaient connues, nommées et parfois décrites dans les textes. En revanche, les instructions restaient souvent volontairement incomplètes. Le « secret » résidait moins dans la dissimulation que dans la nécessité d’une transmission directe.

Principalement pour des raisons de sécurité, de pédagogie et de stabilité sociale. Certaines techniques peuvent être déstabilisantes sur les plans physique ou psychologique si elles sont mal comprises ou pratiquées trop tôt. 

Oui, mais il a changé de nature. Les pratiques sont désormais largement décrites publiquement, mais elles restent difficiles à transmettre et à intégrer sans cadre, engagement et continuité. Le yoga avancé demeure ainsi « secret » non par dissimulation, mais parce que peu de pratiquants sont prêts à en assumer les exigences réelles.

Sources

Nimis, E. (2025). Kriya yoga: Synthesis of a personal experience (2025 ed.). https://www.kriyayogainfo.net/

Mallinson, J. (2020). The Amṛtasiddhi: Haṭhayoga’s tantric Buddhist source text. In D. Goodall, S. Hatley, H. Isaacson, & S. Raman (Eds.), Śaivism and the tantric traditions: Essays in honour of Alexis G. J. S. Sanderson

Harris, D. (Host), & Sacchet, M. D. (2025, February 26). The mind-bending science of advanced meditation [Audio podcast episode]. 10% Happier with Dan Harris. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=Fcm7ksNBSjg

Powell, S. (Host), & Baker, I. (2020, August 9). Ian Baker: Tibetan yoga, hidden lands, and bringing esoteric teachings to light [Video podcast episode]. The Yogic Studies Podcast. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=zjsZMklzfjs

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Christian Möllenhoff 2024
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Christian Möllenhoff

Professeur de yoga et formateur d’enseignants, Christian est reconnu pour sa pédagogie rigoureuse et inspirante. Il est le professeur principal de l’école Yoga & Méditation Paris, le créateur du site Forceful Tranquility, et l’auteur principal de ce blog.

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