Sukhasana – La meilleure posture de méditation pour les débutants

Sukhasana, ou la posture facile, est aussi utile qu’elle est simple. Elle est parfaite pour les débutants, mais même des pratiquants de yoga expérimentés choisissent cette posture pour la méditation et les pranayamas. Mais malgré sa simplicité, les adeptes en yoga font souvent la posture facile de manière erronée. C’est pourquoi, dans cet article, je veux vous montrer comment la faire correctement, et comment ne pas la faire.

Pour s’installer dans sukhasana, on s’assoit avec les fesses sur un coussin, on place le premier pied proche du corps, et le deuxième devant le premier, sans croiser les chevilles.

Sukhasana est excellente pour (presque) toutes les pratiques yogiques assises

La posture facile convient à la méditation de conscience ouverte (telle que antar mauna, la pleine conscience ou vipassana) ainsi qu’à la méditation axée sur la concentration. Elle est également appropriée pour les pranayama car elle permet une bonne pratique du verrouillage du menton, jalandhara bandha. Étant donné que la posture est douce pour les genoux, elle est un excellent choix pour les longues séances de méditation.

Chez Yoga & Méditation Paris, sukhasana est une posture de méditation que nous enseignons à tous nos élèves.

Pas besoin de se précipiter vers les postures de méditation avancées

Lorsqu’elle est effectuée correctement, la posture facile est la meilleure posture de méditation pour les débutants. Mais elle est également une option appropriée pour les pratiquants intermédiaires et avancés qui ne se sentent pas à l’aise avec des postures de méditation plus exigeantes. Les personnes qui sont raides ou qui commencent le yoga tard dans la vie peuvent tomber dans cette catégorie.

Les gens se blessent parfois en essayant de se mettre dans une posture de méditation avancée prématurément. Chez Yoga & Méditation Paris, nous encourageons nos élèves à prendre leur temps et à utiliser sukhasana jusqu’à ce qu’ils soient prêts pour d’autres postures de méditation. Pour certaines personnes, cela peut signifier plusieurs années de pratique.

La posture du lotus, siddhasana, et le demi-lotus sont toutes deux d’excellentes postures de méditation une fois que vous êtes à l’aise avec elles. Mais il n’y a pas besoin de se presser. Pour la plupart des méthodes de yoga, l’avantage que vous avez dans ces postures par rapport à sukhasana est réel, mais pas crucial en aucune manière.

Sukhasana n’est pas la posture du tailleur

De nombreux pratiquants et enseignants de yoga confondent sukhasana avec la posture du tailleur. Mais la posture du tailleur ne convient pas à la méditation.

Jetez un coup d’œil à cette image. Elle est tirée d’un site internet de photos gratuites et je l’ai trouvée en cherchant des images de méditation. Elle illustre bien ce que je veux dire.

Ce jeune homme est assis dans la posture du tailleur, à plat sur le sol. Ses genoux sont levés haut du sol et ses pieds sont sous ses mollets. Il ne peut pas poser ses mains sur ses genoux car cela donnerait une position d’avant-bras gênante. Par conséquent, il repose ses avant-bras sur ses genoux. Cette position n’est pas stable et il ne pourra pas rester dedans très longtemps.

Cette photo est un exemple de comment ne pas s’asseoir pour la méditation et de la posture facile faite de manière incorrecte. Si vous cherchez, vous trouverez des photos de méditation comme celle-ci partout sur internet.

Alors, comment devez-vous vous asseoir ?

Utilisez un coussin pour vous asseoir correctement en sukhasana

La première chose à faire est de vous asseoir sur un coussin ferme. Ce n’est pas nécessairement un coussin spécialement conçu pour la méditation. Il vous suffit simplement de quelque chose qui élèvera vos fesses du sol de 5 à 10 centimètres, voire un peu plus dans certains cas.

Pour obtenir l’effet désiré, asseyez-vous sur la partie avant du coussin plutôt que sur le dessus. S’asseoir de cette façon vous permettra à la fois de soulever vos fesses et d’incliner votre bassin vers l’avant. Cela fonctionnera comme un charme pour abaisser vos genoux vers le sol. En même temps, cela vous aidera à redresser votre colonne vertébrale, une autre caractéristique cruciale d’une bonne posture de méditation.

Pour le jeune homme sur la photo, un coussin ferait une immense différence. Il pourrait s’asseoir comme un yogi.

Sur ces images, vous me voyez assis en sukhasana. Sur l’image à gauche, vous me voyez assis sans coussin. À droite, j’ai roulé mon tapis de yoga pour élever mes fesses. Pour moi, cela fait toute la différence entre une mauvaise posture de méditation et une bonne.

Placez les deux pieds devant vous

Alors comment placer vos jambes et vos pieds ?

Pour Sukhasana, placez votre premier pied aussi près de votre corps que possible. Si possible, ce pied doit toucher votre corps ou le coussin sur lequel vous êtes assis. Placez votre deuxième pied immédiatement devant le premier. Essayez de placer vos pieds de sorte que les arches soient tournées vers le bas.

En vous asseyant de cette manière, vous serez stable. Vos fesses ont un contact ferme avec le sol, ainsi que vos jambes et genoux. L’empreinte de votre corps dans cette position assise ressemblera à un triangle.

Il existe plusieurs façons de faire un coussin adapté

Comme coussin, une couverture roulée fonctionne très bien. Cette option est également flexible car vous pouvez contrôler sa hauteur en la roulant de différentes manières.

Si vous utilisez un tapis en latex moderne pour vos postures de yoga, vous pouvez rouler une extrémité et vous asseoir dessus. Pour plus de confort, placez une couverture en haut car un rouleau en latex est assez ferme.

Une autre possibilité est un coussin de méditation spécialement conçu. Les coussins en demi-lune légèrement remplis peuvent bien fonctionner. D’un autre côté, les coussins très durs, hauts et plats ne seront pas aussi bons car ils ne permettent pas d’obtenir l’inclinaison du bassin.

Chez Yoga & Méditation Paris, nous utilisons des tapis de yoga en futon, comme le tapis orange sur la photo ci-dessus. Ils sont excellents pour les postures de yoga classiques et en roulant une extrémité, on peut créer un coussin qui convient parfaitement.

La posture simple est adaptée au verrouillage du menton

Le coussin a un troisième avantage pour les pratiquants de pranayama, mudras et bandhas. Il facilite la réalisation du verrouillage du menton en augmentant la distance entre vos genoux et vos épaules.

D’un autre côté, si vous vous asseyez dans la pose du tailleur, comme le jeune homme ci-dessus, vous ne pourrez pas faire le verrouillage du menton du tout.

Et si sukhasana est trop difficile ?

Sukhasana est la meilleure posture de méditation pour les débutants. Si vous la trouvez difficile, essayez d’abord de travailler avec la taille du coussin et l’inclinaison du pelvis. Aussi, prenez du temps pour laisser votre corps s’adapter à la posture. Être assis dans sukhasana quelques minutes va vous permettre de vous installer dedans progressivement.

En outre, vous pouvez faire un programme de postures avant, comme par exemple la série pawanmuktasana. Cela assouplira non seulement vos articulations mais calmera aussi votre système nerveux ce qui rendra votre méditation plus facile. 

Il existe des options encore plus faciles

Si vous trouvez que la pose facile est toujours trop difficile, il existe encore d’autres façons de s’asseoir. Le tailleur n’est pas l’une d’elles. Essayez plutôt de vous asseoir sur vos genoux avec un coussin épais entre vos talons et vos fesses. Ou asseyez-vous sur un banc de méditation dans une variation de la posture de méditation vajrasana.

A retenir

• Sukhasana est une excellente posture de méditation tout en étant facile à faire.
  
• Pour faire sukhasana, asseyez-vous sur un coussin, un pied devant l’autre, sans croiser les chevilles.
  
• Attention à ne pas faire la posture du tailleur qui n’est pas adaptée aux pranayama et à la méditation.
  
• Vous pouvez rouler votre tapis de yoga pour faire un coussin facilement.
  
• Si sukhasana est trop difficile pour vous pour l’instant, asseyez-vous sur vos genoux ou sur un banc de méditation.

Remerciements :
Romain Di Pace, pour la relecture.